lundi 29 mars 2021

Appels parfumés


Je vois encore tournoyer les dés aveugles
comme des mains noyées
Elles se recherchent
pour briser les cristaux de l’oubli
pour écrire un vaste ciel
d’appels parfumés d’amour
et de sentiers de danseurs
aux pas fleuris
© Mokhtar El Amraoui in « Chante, aube, que dansent tes plumes ! »
Illustration du Net



Confidences ailées


A chacun de tes pas tu rêves de t’envoler
Te libérer de tant de lourdeur
De pesanteur et pesantes heures
De boue de dédales où tu te sens enchaîné
Debout sur chaque feuille découpée
En forme d’ailes déployées
Tu envoies au vent des lettres émerveillées
Que tu signes d’une myriade de plumes colorées
Tu lui dis tendrement que tu l’as toujours aimé
Qu’il est ton confident ton fidèle allié
Car il sait cacher tous tes secrets
Au creux de ses cris et sifflements
De ses plaintes chants et gémissements
Toi seul les reconnais tes confidences
Quand il te salue de tous les arbres feuillus
De toutes les voiles de tous les tissus
Qui frémissent ondoient et dansent
Surpris par l’appel imprévu qu’il lance
Tantôt en souffle amusé de belle transe
Tantôt tout en douleurs et souffrances
Disant la vie dans toutes ses couleurs et nuances
© Mokhtar El Amraoui in « Nouveaux poèmes »

Illustration du Net





TON SOUFFLE, TES PAS !



Ton souffle, tes pas
Et toutes ces étoiles d’ombres
Que sème ton corps éclairé
Au silence du vent
Qui écoute la flûte des mers
Le bercer de tes fleurs
Semées dans les paumes chaudes de tes rêves !

Ton souffle, tes pas !
Un papillon enivré par son butin de lèvres
Et un soleil qui joue aux damiers des ombres !

Ton souffle, tes pas
Et une belle rosée de souvenirs
Parfumée à l’envol de nos jours à venir !

©Mokhtar El Amraoui  in «Le souffle des ressacs»

Tableau d’Aly Ben Salem






mercredi 24 mars 2021

Printemps rêvé

Printemps rêvé


Chante, aube, que dansent tes plumes !*
Qu’elles écrivent, libérées des malheurs,
Toute cette beauté qui s’allume,
Pour oublier toutes les laideurs,
Pour laisser fleurir, radieux de bonheur,
Un nouveau printemps habillé de chaudes lueurs,
Inondant de ses capiteux parfums les cœurs !
Qu’un nouveau soleil éteigne tristesse et pleurs !
Chante, aube, chante, que dansent tes plumes !
Qu’elles étreignent, dans leurs envols rieurs,
Pleinement la vie, sans les douleurs qui consument !
Qu'éclosent en merveilleux jardins nos couleurs!
Qu'elles noient de leur souffle la nuit de leurs horreurs!

*Titre de mon troisième recueil

© Mokhtar El Amraoui in «Nouveaux poèmes» Le 25 mars 2021


Photo de Moez Shaiek "La danseuse Nesrine Ben Arbia et le fleuriste"


















dimanche 21 mars 2021

Brèves de poésie - Mokhtar El Amraoui - Recueils, extraits



Merci, mon cher ami
Nicolas Granier
,
pour cette troisième émission de "Brèves de poésie" que tu consacres à mes poèmes. C'est un superbe cadeau que tu me fais, dans cette fête mondiale de la poésie! Ravi que mon dessin t'ait plu.




L’HYMNE AU POÈME

Le 21 mars 2021 Journée mondiale de la poésie

L’HYMNE AU POÈME
Poème !
Soleil de mots et de voix
Constellation des rives
Vibrant du sang des mémoires offertes au silex
Aux pointes des marches des gestations cosmiques
Tu es l’insaisissable qui saisit les tourments
Tous les pas de la tourmente écrite
En questions en leur explosant silence
Poème boum !
Houle de stigmates et baume aussi
Qui sait panser les blessures des épines
Poème bohème de troubadours persécutés
Pourchassés de leurs nids célestes
De leurs arbres de rêves-trêve
Qui crèvent
Sous l’arbitraire verglas des tyrannies putrides

Poème !
Tu réinventes le chant du sang
Tu sais faire des larmes des étoiles
Et des étoiles des choeurs de coeurs
Aux champs ascendants
Où ne cesse de renaitre l'amour
En ses chaudes matrices semées
Des multicolores splendeurs
Des pages de l’azur et de ses mers
Aux vagues des bras
En leurs infinies pérégrinations
De pertes et retrouvailles
Tu es la vallée des grandes attentes
Source des cieux d'ombres calcinées
Nubiles rêves des délaissés
Contes aux chemins de brouillard
Avec tes cierges, poème,
Tu rallumes les essences des chairs mortes
De tant de chaînes
En leurs tracés de désirs rebelles d’oiseaux libres
Tu es l’ouragan quand on te fusille !
Oliviers de Palestine aux racines stellaires !
Chaudes grenades d’Andalousie
Aux incandescences volcaniques !
Aigles des cimes de Tunisie !
Indomptables rebelles d’Algérie !
Et tous ces fiers poings dressés
De lumière d’Irak et de Syrie
Psalmodiant les étreintes de feu
Abou El Kacem Chebbi
Mahmoud Derouiche
Federico Garcia Lorca

Poème !
Tu es leur rire éternel
Contre la gueule horrible du bourreau
Lumière chevauchant son pégase
Au souffle de danse
Tes pas dessinent la cartographie des retours
Vers les fusions tonitruantes
D'amour roulis roses n'ayant de point
Que ceux des mains pointées
Vers le magma des chants
Poings décrétant l'aube
S'ouvrant sur les graines
Aux ailes des nouveaux-nés
Arc- en -ciel des paumes
Où gît en alerte
La trame des chemins
D’où surgit le rêve en parchemins de vers
Haletant de vie
Comme cette inépuisable mer des voyages
Suspendue aux lèvres des mots
Contre les maux des livres tues
Qui s’entêtent à dire à parler à crier
A se lever se relever !
Face aux bâillons les maillons de vie et d’amour
Contre l’oubli là où l’espoir nécessaire luit !
Poème, je t’aime !

©Mokhtar El Amraoui in «Nouveaux poèmes»







lundi 15 mars 2021

MÉMORIAL


La lune étale ses corolles,
Jusqu’au bout de mes rêves,
Jusqu’au bout de mes chants.
Les souvenirs sont-ils perches ou restes ?
Le vent, au si long cours,
Guette la cendre et sa disparité.
Le glas est si lumineux
Que les pétales de ton nombril
Se disloquent aux franges de l’eau
Avec ces grains laissés à l’abandon,
Quand brûlaient, au ciné, tant de rizières.
Mais, pour toi,
Le ciel ployait en centaures
Vers une phrase cerceau
Que des enfants pâles et las,
Brisés d’étoiles,
Amenaient au faîte de bègues lits.
La clarté d’une paume
Fait toujours renaître cette amertume
Qu’un voyant ne peut jamais voir.
Telle une luciole nomade,
Le cri vomit sa danse, ses déroutes.
Alors, quel jardin pour fleurir le papillon ?
Parfois, une feuille d’automne ou un cadavre
Crissent croissent, au fusain de pas pressés.
© Mokhtar El Amraoui in "Arpèges sur les ailes de mes ans"
Mon dessin