lundi 27 juin 2022

MIROIRS INFINIS


De chauds rêves frétillent encore
dans le feu de nos doigts
Un reste de lune
Un ressac de caresses
s’élèvent jusqu'aux étoiles
Elles s’étirent
dans leurs jasmins de lumière
Et la barque de nos deux corps
glisse sur l’eau complice
d’un rire aux miroirs infinis
© Mokhtar El Amraoui
in "Chante, aube, que dansent tes plumes!" 2019
Illustration du Net









mardi 21 juin 2022

BONNE FÊTE DE LA MUSIQUE À TOUTES ET À TOUS ! LE CHANT DE MON OUD



 BONNE FÊTE DE LA MUSIQUE À TOUTES ET À TOUS !

LE CHANT DE MON OUD
Sauras-tu écouter,
Sur le fil tendu éperdu des heures,
Mon oud fêlé, qui pour toi,
S’habille de mille feux d’oiseaux d’oueds ?
Je te viens, de bien loin, te dire, de mon levant
En courbes, le sang fatigué,
Pourtant, tant enchanté de mon attente,
De mon inextinguible soif
Qui boit à la Seine de tes courbes assoiffées
Et aux galbes dressés de tes seins parfumés
Par tant de désir retenu, détenu
Qui veut exploser et tuer ces inutiles morts lentes !
Pourquoi ne suis-tu pas les pas de nos pas qui nous dansent ?
Ecoute, donc, tout ce bois, toutes ces cordes,
Qui en nous, qui par nous, qui pour nous
Se font chair,
Se font voix,
De nos chairs,
De nos voix,
Voix de nos chairs,
Chairs de nos voix
Et renaissent à leur quintessence,
Sans peines ni souffrances,
De fontaine t’attendant, en stances
Se tendant, s’étendant
En oud, en ses pleurs fous d’incompris, en ses fleurs
S’offrant aux feux de tes lèvres,
A la chaude rosée printanière de tes seins qui ont soif,
Roucoulant à quatre mains tous ces jasmins en éclairs
Si lactés convolant en justes notes égarées
Puis retrouvées en fugues mineures, en fugues majeures égayées
Loin de toute frayeur, reniant les blêmes torpeurs,
En volutes fulminant de cris d’aimer tapageurs
De gémir, de soupirs, de complaintes et de bonheur
Dits dans nos couleurs d’après silences et douleurs,
En fusions enivrées de danseurs !
Ecoute-le, mon oud, prendre en ailes
Tes furtifs sourires d’apeurée
Pour les faire planer
Sur les plus hautes cimes des extases éclatées !
Ris-toi, mais ris-toi, donc, de ces cendres
Qui veulent étouffer les chaudes braises
De ton corps qui brûle dans cette geôle
Qui assassine ta liberté et ses radieux envols !
Ecoute-le, mon oud, mon cœur,
Te chanter en odes, toi qui l’as charmé :
« Ceins tes seins des lauriers de tes trophées
Qui méritent leur chemin de volupté,
Pour laisser fleurir, à jamais, l’or
De ce splendide bonheur,
Le sublime droit d’aimer ! »
© Mokhtar El Amraoui in "Le souffle des ressacs"
Le tableau est de South Hall Joseph Edward



jeudi 16 juin 2022

PARFUM DE COULEURS

 


Pourquoi, humain, ne voudrais-tu être
Que froide et laide nuit
Alors qu’au fond de toi
Le plus beau des printemps gît ?
Laisse-le te chanter tes plus belles couleurs
Et parfumer de tes mains
Le merveilleux cours de tes heures !
Offre-toi donc tes plus beaux jardins
Que tu étouffes de tes propres mains
Qui ne savent plus, assassin,
Que tuer tous les matins,
Tout arbre, toute fleur, sur ton chemin!
Serais-tu donc né, humain,
Pour vivre dans la laideur, dans la puanteur ?
Serait-ce là, inhumain, ton destin ?
© Mokhtar El Amraoui in " Nouveaux poèmes"



dimanche 5 juin 2022

Sang de souvenirs

 

La rose a laissé
les ombres de ses rêves
sur le sable
Des sentiers lactés y sont nés
et son sang rechante de souvenirs

© Mokhtar El Amraoui
in "Chante, aube, que dansent tes plumes!"
Mon dessin