En soulevant la peau de mouton Le boucher trouva un enfant endormi Qui surpris effrayé sursauta Se mettant à bêler à tout rompre Criant que c’était bel et bien lui Le mouton à sacrifier
Il ne cessait de crier ni de bêler Les reproches de son père Les caresses de sa mère Le couteau du boucher Et sa poigne de fer Ne purent le calmer Ni le faire taire
Il remplissait sa bouche de paille La mâchait la remâchait puis la crachait S’étouffant à plusieurs reprises Bêêêêêêê bêêêêêêê bêêêêêêê Bêêêêêêê bêêêêêêê bêêêêêêê Répétait-il entêté déterminé Sautillant tournoyant à quatre pattes Rien n’y fit le petit garçon bêlait de plus belle
Toute la famille de la terrasse Vit le vrai mouton décoré de rubans Courir de toute sa laine A perdre haleine
Le fugitif bêlait de toutes ses larmes N’ayant que son amour et sa peine Pour soutenir son adorable fidèle ami Le si cher enfant grâce auquel il s’était enfui Qui refusait de le voir fini Entre pets rots rôti apéro et méchoui Comme son cousin de l’an précédent Qu’il n’avait pu hélas sauver à temps