dimanche 10 juillet 2022

BÊLE BEL AMI BÊLE


Poème pour un mouton et un enfant

En soulevant la peau de mouton
Le boucher trouva un enfant endormi
Qui surpris effrayé sursauta
Se mettant à bêler à tout rompre
Criant que c’était bel et bien lui
Le mouton à sacrifier

Il ne cessait de crier ni de bêler
Les reproches de son père
Les caresses de sa mère
Le couteau du boucher
Et sa poigne de fer
Ne purent le calmer
Ni le faire taire

Il remplissait sa bouche de paille
La mâchait la remâchait puis la crachait
S’étouffant à plusieurs reprises
Bêêêêêêê bêêêêêêê bêêêêêêê
Bêêêêêêê bêêêêêêê bêêêêêêê
Répétait-il entêté déterminé
Sautillant tournoyant à quatre pattes
Rien n’y fit le petit garçon bêlait de plus belle

Toute la famille de la terrasse
Vit le vrai mouton décoré de rubans
Courir de toute sa laine
A perdre haleine

Le fugitif bêlait de toutes ses larmes
N’ayant que son amour et sa peine
Pour soutenir son adorable fidèle ami
Le si cher enfant grâce auquel il s’était enfui
Qui refusait de le voir fini
Entre pets rots rôti apéro et méchoui
Comme son cousin de l’an précédent
Qu’il n’avait pu hélas sauver à temps

© Mokhtar El Amraoui le 08 juillet 2022



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