Co-errance vers nulle part,
Loin des extases ensevelies.
Avec pour théorie
Cette mèche de barde épileptique
Qui se mure,
Dans les miroirs gris de l’absence.
Ma théorie
C’est tes seins, aquagenèse
du râle debout.
Ma théorie
La rencontre de nos absences,
Dans les cerceaux enflammés
De nos rites de mésanges.
Ma théorie
C’est ta pratique
Dans tes printemps de coquelicot.
Je bouge mes glacis, mes ténèbres
Et tue mes ombres pendues
Dans les caveaux de leurs pendules imbéciles !
Ma théorie
C’est ta pratique,
Quand tu recouvres tes aspérités
De rose et d’ouragan,
C’est tes cheveux bourrés d’astres
Jusqu’à l’étouffement,
Jusqu’à l’accouchement.
C’est tes prairies galopantes,
C’est ta soif qui s’allume,
Réverbères ivres
Dans les rues de ma perte,
Dispersions,
Hémorragies
Dans l’extériorité de tes aspérités oméga,
Enfants redessinant les tapis
de leurs vengeances,
Symphonie du délire montant,
Syllabes de comètes échevelées,
Errance de bardes,
Co-errance d’Achiqs
aux mèches crépusculaires.
© Mokhtar El Amraoui in « Arpèges sur les ailes de mes ans »