La fée neige rend merveilleux
Tout ce qu’elle recouvre
Elle lui offre une apesanteur tout en plumes
Comme le doux coton enchanté
D’une légère berceuse maternelle
Chantant le lait d’une blancheur
De début en nouvelles pages
Etincelants cristaux d’étoiles calligraphiant
D’invisibles riantes lettres à deviner
Mais la neige est aussi
Lourd linceul pour ceux
Qui n’ont pas de logis
Qui n’ont que leurs yeux
Pour voir effrayés tout ce blanc ciel
Leur tomber dessus comme glaives
Les enterrant rêvant d’un âtre
Les laissant figés dans leur désastre
Elle leur ravit la vie
Elle qui aurait pu les ravir
S’ils avaient été bien vêtus
Bien chauffés bien nourris bien aimés