samedi 4 septembre 2021

ÉCHOS DES JOURS

 Murs portes et fenêtres

Se font écrans de souvenirs
Quand tu les caresses
Presses du regard assoiffé
De tes impatientes questions
Ils coulent roucoulent d’ombres
Portant l’écrin de tant de jeux
Aux yeux de rencontres
Luisant de feux d’aimer
D’amertumes de séparations
Et joies de retrouvailles
Tu revois danser les jours
Dans le tintamarre des défis
Bravant inconscients l’impossible
En d’interminables rêves et soliloques
A pied volants à vélo ou sur balançoire
Va-et-vient des roues des jours
Pentes d’euphories
Blessures de chutes
Soignées par les merveilleux contes
Des lunes et soleils
Berceuses de si tendres mains
Puis encore pleurs et rires
Partir revenir rebondir
Telles sont nos pages de vie
Entre souvenirs et oublis
© Mokhtar El Amraoui in "Nouveaux poèmes"
Mon dessin





COURBES DE POMME

 

Chaudes paumes
enveloppant comme nids
les braises du crépuscule
Hanches aux courbes de pomme
Cri rouge sur aube blanche
sur robe de mer dansant
de toutes ses vagues
vers son voyageur
© Mokhtar El Amraoui in "Nouveaux poèmes"
Tableau de Ljubomir Ivankovik




mardi 31 août 2021

CRIE, ÉCRIS TON INDIGNATION !

 

Quel goût a ton pain
Si tant d’autres ont faim ?
Quel sens a ta liberté
Si tant d’innocents sont enchaînés ?
Quelle valeur a ton bonheur
Si tant d’oubliés vivent dans le malheur ?
Tu ne peux chanter ta chance,
En regardant tourner dans l’indifférence,
La roue des souffrances et supplices !
Crie, écris ton indignation contre les injustices !
Tu en deviens l’affreux complice,
Si, dans ton silence, tu l’enterres,
Si, en égoïste, tu préfères la taire !
C’est seulement ainsi qu’on se libère,
Qu’on méritera, tous unis et fiers,
Notre si chère terre !
© Mokhtar El Amraoui
in " Nouveaux poèmes"
Illustration du Net

jeudi 26 août 2021

SÈVES DE CHANTS

Les mots en leurs sèves de chants
ressuscitent les chemins des aurores
Ils ouvrent les lettres des accords
qui s’envolent rêveuses
vers le firmament
Et nos ombres refleurissent
comme d’un chant tatoué
de vent brûlant
et de rives d’attente

© Mokhtar El Amraoui
in « Chante, aube, que dansent tes plumes ! »
Mon dessin




mardi 24 août 2021

MOUETTE, MA MOUETTE !

-Si je te donnais un pinceau, ma mouette,
Qu’en ferais-tu ?
-Je peindrais, avec, un grand soleil radieux
Et des arcs-en-ciel sur tous les cieux !
-Si je te donnais un crayon, ma mouette,
Qu’en ferais-tu ?
-J’écrirais, avec, des chansons pour les enfants,
Je dessinerais, sur les mâts des bateaux,
Les cimes des montagnes là-haut
Et sur les pages des voiles,
Les pas fleuris du printemps avançant,
Avec ses myriades d’étoiles
Gazouillant, à saute-moutons, au firmament !
-Et si je te donnais une gomme, ma mouette,
Qu’en ferais-tu ?
-J’effacerais, avec, les larmes, le sang
Et tous les malheurs
Assombrissant les coeurs
Qui rêvent de bonheur
Sans peur ni soumission !
-Et si je te donnais ce poème, ma mouette,
Qu’en ferais-tu ?
-Je l’avalerais comme un poisson !
© Mokhtar El Amraoui in "Arpèges sur les ailes de mes ans"

Illustration du Net




 

lundi 23 août 2021

LES RADEAUX BLEUS

Il est des heures, Il est des cris,
Il est des jours, Il est des nuits
Où le sang revient à ses rêves de mer,
A ses sèves célestes enfouies,
Pour nous offrir des parchemins
Qui redonnent leurs couleurs
A nos baisers, à nos cœurs, à nos mains
Et, à nos caresses, leurs fruits
De pinceaux en fleurs,
En échos d’appels à nos amours bleuies,
En rouleaux d’immenses cieux
Tantôt joyeux, tantôt meurtris,
Tantôt radieux, tantôt gris
Où se retrouvent les pleurs
Et les rires de nos yeux,
Entre enfer et paradis,
Entre agonie et tableaux bleus,
Radeaux de survie !
Il est des heures, Il est des cris,
Il est des jours, il est des nuits
Où le sang revient à ses rêves de mer,
A ses sèves terrestres enfouies,
Où les couleurs, pour le grand bleu,
De mille feux, rechantent la vie !
© Mokhtar El Amraoui in « Le souffle des ressacs »
Mon dessin





jeudi 19 août 2021

INOUBLIABLE FEDERICO GARCíA LORCA ! ( 5 juin 1898- 19 août 1936)

 A quoi sert-il de vivre,

Si l’on n’est pas libre ?
Pourquoi écrire un poème, un seul vers
S’ils ne cherchent pas le bonheur de tout l’univers ?
Accepter ses chaînes avec les rires
C’est bien pire que mourir!
N’est-ce pas là ta leçon,
Federico Garcia Lorca ?
Fier enfant des cimes en rébellion,
Tu as toute ta vie refusé d’être forçat
Prisonnier des tyrans et de leurs illusions !
Ton verbe tonitruant dressé avec passion,
Dans tes poèmes, contre toute soumission,
Faisait trembler les lâches dictateurs
Qui avaient pour cyniques réponses leurres,
Haine, déraison et folle terreur,
Face à ton cœur offert
Fier sans peur
A leurs balles dards de hideux scorpions
Dont jusqu’à l’heure
Tes poèmes-cris se moquent et rient
Sachant qu’amour, vérité et lumière
Jamais ne meurent !
©Mokhtar El Amraoui in "Nouveaux poèmes"