vendredi 15 novembre 2024

LE CHANT DE MON OUD

 LE CHANT DE MON OUD

Sauras-tu écouter,
Sur le fil tendu éperdu des heures,
Mon oud fêlé, qui pour toi,
S’habille de mille feux d’oiseaux d’oueds ?
Je te viens, de bien loin, te dire, de mon levant
En courbes, le sang fatigué,
Pourtant, tant enchanté de mon attente,
De mon inextinguible soif
Qui boit à la Seine de tes courbes assoiffées
Et aux galbes dressés de tes seins parfumés
Par tant de désir retenu, détenu
Qui veut exploser et tuer ces inutiles morts lentes !
Pourquoi ne suis-tu pas les pas de nos pas qui nous dansent ?
Ecoute, donc, tout ce bois, toutes ces cordes,
Qui en nous, qui par nous, qui pour nous
Se font chair,
Se font voix,
De nos chairs,
De nos voix,
Voix de nos chairs,
Chairs de nos voix
Et renaissent à leur quintessence,
Sans peines ni souffrances,
De fontaine t’attendant, en stances
Se tendant, s’étendant
En oud, en ses pleurs fous d’incompris, en ses fleurs
S’offrant aux feux de tes lèvres,
A la chaude rosée printanière de tes seins qui ont soif,
Roucoulant à quatre mains tous ces jasmins en éclairs
Si lactés convolant en justes notes égarées
Puis retrouvées en fugues mineures, en fugues majeures égayées
Loin de toute frayeur, reniant les blêmes torpeurs,
En volutes fulminant de cris d’aimer tapageurs
De gémir, de soupirs, de complaintes et de bonheur
Dits dans nos couleurs d’après silences et douleurs,
En fusions enivrées de danseurs !
Ecoute-le, mon oud, prendre en ailes
Tes furtifs sourires d’apeurée
Pour les faire planer
Sur les plus hautes cimes des extases éclatées !
Ris-toi, mais ris-toi, donc, de ces cendres
Qui veulent étouffer les chaudes braises
De ton corps qui brûle dans cette geôle
Qui assassine ta liberté et ses radieux envols !
Ecoute-le, mon oud, mon cœur,
Te chanter en odes, toi qui l’as charmé :
« Ceins tes seins des lauriers de tes trophées
Qui méritent leur chemin de volupté,
Pour laisser fleurir, à jamais, l’or
De ce splendide bonheur,
Le sublime droit d’aimer ! »

© Mokhtar El Amraoui in "Le souffle des ressacs"
Le tableau est de South Hall Joseph Edward



mardi 12 novembre 2024

Départ

 Départ

C'est bon la feuille
Dit le vent pressé Partons
Tourbillon de larmes
© Mokhtar El Amraoui le 12 octobre 2024
Illustration du Net



dimanche 10 novembre 2024

Bonne fête NOS AMIS LES ARBRES

 Bonne fête

NOS AMIS LES ARBRES
Nos amis les arbres sont bien généreux
Grâce à eux nous sommes si chanceux
Ils nous offrent leurs fraîches ombres en tous lieux
Nous protégeant de la canicule et de ses feux
Leurs jolies branches nous tendent des fruits délicieux
Elles nous égayent de leurs chants si mélodieux
Oubliant notre tristesse nous voilà joyeux
En regardant danser leurs oiseaux gracieux
Malheureux laissez donc vivre nos arbres radieux
Ne les coupez pas oubliez vos crimes odieux
Ne les tuez pas sans eux le monde serait si affreux
Nos amis les arbres sont bien généreux
Plantons-les partout ils nous aiment
C'est un trésor infiniment précieux
Leurs graines sans hésiter qu'on les sème
Et nous serons toujours en fête bienheureux

© Mokhtar El Amraoui le 10 octobre 2010

Illustration du Net



mercredi 6 novembre 2024

Plus monstrueux qu'Halloween

Plus monstrueux qu'Halloween

Elle est fort triste cette année Halloween
Elle a trouvé à sa place bien pire vermine
Qui sans aucune pitié détruit et élimine
Semant où elle passe bombes et mines
Explosant vieux vielles gamins et gamines
Laissant partout ruines exil soif et famine
Cette année Halloween dépassée chôme
Elle paraît ange devant ce pire que Néron de Rome
Ce vampire qui ensanglante et assomme
Sans aucun respect pour les droits de l'homme
Dont il rit à tanks armées avions déployés
Elle est fort triste cette année Halloween
Il y a pire qu'elle au Liban et en Palestine
C'est l'horrible sionazi qui brise casse et assassine
© Mokhtar El Amraoui in "Nouveaux poèmes"
Illustration du Net






samedi 2 novembre 2024

LE RAT ET LES PISTACHES

LE RAT ET LES PISTACHES
en pastiche de fable
Que tout le monde le sache
Le rat raffole de pistaches
Oyez oyez bonnes gens
Avec plaisir il s’en délecte
Notre noble rongeur jamais ne ment
Tout comme ses francs excréments
Où ce cher fruit facilement se détecte
Hélas le lâcha le lâche chat qui le déteste
Le trahissant en lui prenant quantités dudit lest
Devenant du deal de beaux billets de pacha
La pistache c’est les millions pêchés du chat
Pardon c’est le tout mignon péché du rat
Vous le voyez bien rat et chat sont les coupables
Pourquoi alors chercher un autre responsable
De la disparition des tonnes de ce trésor fort prisé
Demandez-le donc aux sourds-muets pistachiers
Qui n'ont rien vu de ce trafic nocturne camouflé
Ils vous répondront qu’il n’y a point d’autre piste à chier
Et que sans rachat le voleur est le rat-chat bien rusé
Oyez Oyez bonnes gens
L'histoire du rat et des pistaches
En pastiche de fable racontée
En tous lieux et temps peut être grignotée
Que personne alors ne la cache

© Mokhtar El Amraoui le 02 novembre 2024

Illustration du Net