jeudi 4 mars 2021

SOIF DE ROSES


Neige
libère tes bonhommes
et délie les ruelles
de leurs mots assiégés
Sables
invitez vos mirages
et leurs caravanes de miroirs brisés
Qu’ils enfantent
cette soif ailée de roses
pour danser
jusqu’à l’aube de leur lait
© Mokhtar El Amraoui in « Chante, aube, que dansent tes plumes ! »

Tableau de Saara Tikka




mercredi 3 mars 2021

RIS RÊVE RIS


aux rires du rêve

Ris rêve ris-toi
De tous ces murs d’abysses
Qui veulent te faire taire
Dans leur linceul d’ombres sous terre

Ris rêve ris
Luis de toutes tes couleurs libres
Fleurs stellaires des élévations ivres
Au-delà de tout enfermement
De tout enfer de prison qui ment

Ris rêve ris
Tu es le roi des firmaments
Tu sais t’offrir aux délices du vent
Pour semer tes graines d’espoir
Dans les chaudes attentes des sillons
D’où s’envolera l’or de nouvelles gerbes
Qui feront briller en un infatigable soleil
Les rayons multicolores de tes éclosions
Chantant en vertigineux frissons d’amour
Les infinis lendemains de galopants horizons

© Mokhtar El Amraoui in « Nouveaux poèmes »


Tableau de Julia Laken



lundi 1 mars 2021

Echos des jours



Murs portes et fenêtres
Se font écrans de souvenirs
Quand tu les caresses
Presses du regard assoiffé
De tes impatientes questions
Ils coulent roucoulent d’ombres
Portant l’écrin de tant de jeux
Aux yeux de rencontres
Luisant de feux d’aimer
D’amertumes de séparations
Et joies de retrouvailles

Tu revois danser les jours
Dans le tintamarre des défis
Bravant inconscients l’impossible
En d’interminables rêves et soliloques
A pieds volants à vélo ou sur balançoire
Va-et-vient des roues des jours
Pentes d’euphories
Blessures de chutes
Soignées par les merveilleux contes
Des lunes et soleils
Berceuses de si tendres mains
Puis encore pleurs et rires
Partir revenir rebondir
Telles sont nos pages de vie
Entre souvenirs et oublis

© Mokhtar El Amraoui in « Nouveaux poèmes »














Sur les flots des nuées


Notre amour, tu le sais,
Flottera toujours sur les flots des nuées.
Les gares peuplées de souvenirs
Réciteront nos jours de feuilles ailées,
Là où nous revenions chercher notre oiseau
Et tout ce qu’il nous offrait de crépuscules
Et de chemins de naissances !
Dans le collier de nos mains peuplées
De caresses et de rires, dansent encore
Tant d’ivres cieux
Qu’écrivent les envols de nos pas !
©Mokhtar El Amraoui in « Le souffle des ressacs »
Illustration du Net



Constellations de retours



Bougie
Fleur aux parfums
De dansante flamme

Clef de miroir
Tu y rouvres
En constellations d’appels
Un chemin aux voix des retours
Rallumant les visages
Sculptés par tant amour

© Mokhtar El Amraoui in « Nouveaux poèmes »



JOUE DE LUNE


à toutes nos chères mères
La lune tend sa joue
aux caresses de l’enfant
Elle lui offre ses jasmins de mer
Elle protège de son chant
ses rêves d’ascension
et lui construit
tout tendrement
en le berçant
en lui souriant
en le couvant couvrant de ses rayons
de luisants escaliers au firmament
pour aller embrasser
encore une fois
sa si chaude maman
partie un matin froid
avec ses merveilleux
il était une fois
qui lui ouvraient
pour l’endormir
les portes de tant d’évasions
de rencontres
d’éclosions et de chansons
©Mokhtar El Amraoui
in « Chante, aube, que dansent tes plumes !
Illustration du Net




dimanche 28 février 2021

LE POLITICIEN ET LE TAILLEUR


De fil en aiguille
Le seul point commun
Du politicien avec ton tailleur
C’est la prise des mesures
Puis en cynique coquin
il se taille te laissant
Plus déshabillé sans nul essayage
Tu peux toujours te plaindre aux nues
Ou à l’ONU à tout âge pour outrage
Tu te retrouveras toujours
En nage dans ton naufrage
Sous le dé comme d’habitude pipé
Entouré de mille et un ciseaux
Retirant éreinté oiseau
Déplumé ton épingle du jeu
Tout seul sans issue tout heureux
D’avoir encore des os sur ton corps
Toute ta peau pour seul tissu
A plate couture battu abattu
Dans de jolis draps
Te couvrant contre le froid
Par le silence des voix
Des pétitions de solidarité
Vite oubliée rapidement zappée
T’imaginant pour te consoler
Avoir juste été pique-niquer
Tout piqué tout embobiné
L’autre moitié étant tout autant risquée
Bien allégé de tes paquets
Après qu’il t’a tout piqué
Rêvant te tâtant au piquet
De devenir hérisson ou oursin
Pour le piquer comme un saint
Espérant trouver au moins dans ton désert
Sans dessert de l’eau du pain et de l’air
Mesurant en bon tailleur
Toutes les dimensions de ta misère
Maudissant le politicien
Qui n’est jamais là mais partout ailleurs
Avec de grands airs fiers de fort
Te laissant crever comme un chien
Ce qu’il ignore et ce n’est pas son moindre tort
C’est que tu lui prépares une belle colère
©Mokhtar El Amraoui in « Nouveaux poèmes »