lundi 29 mars 2021

ICI


Ici,
Toujours ailleurs !
Dans le nid de tes voix,
Comme tes lèvres en poisson,
Sur la lame de l’horizon
Et le soupir d’un arbre
Aux ombres fruits.
Ils sourient à l’hirondelle
Qui danse dans tes clins d’oeil !
© Mokhtar El Amraoui in "Dans le souffle des ressacs"



Nouveau feu


L’éternité naît d’un regard
d’un quai
d’une herbe folle ivre de lunes
d’un vent d’oiseaux
ramant leur retour
d’une vague qui te caresse
de ses récits et cieux
cherchant à se réchauffer
dans tes yeux
pour allumer les étincelles
d’un nouveau feu
© Mokhtar El Amraoui in « Dans le tumulte du labyrinthe »



ABOU EL KACEM CHEBBI, AUGUSTE SÉRAPHIN!


Tu savais les cris
Des souffrances,
En leurs chemins de nuit,
Chants infinis
De cieux avançant
Sang mûr,
Feux sûrs,
Pures roses
De poings flambant
De mots d’aubes roses
Déchirant tout sombre,
Tout injuste silence morose !
Tu savais les étoiles
Dansant en verbes,
En gerbes de foudres
Grondant de vérités écloses !
Tu les leur disais,
Abou El Kacem !
Tu les leur chantais, Chebbi,
Tous ces perfides cracheurs
Ensevelis dans la peur
De leurs lâches oui grégaires
De si lourds et bas larbins
Bien plus proches
De roches qu’humains,
Ne sachant que brouter,
Roter, ramper,
Crotter, lapider !
Ils ne te furent que vil venin
Usant jusqu’à poussière
Leurs serviles genoux
Marchepieds de colonisés fanés
Osant te traiter de fou
Toi qui tutoyais
Les forges du destin !
Mais tu te riais,
Quand eux criaient,
De leur fange
Et boue de gredins !
Toutes ces hordes d’assassins
Voulaient offrir en festin
Le génie de tes tonnants parchemins
A toutes les couronnes
Puantes, pétantes,
Amputantes
De royaux boyaux
Soumis loyaux
A leurs maîtres ès caniveaux
Putrides intestins
Explosant de faux sans âmes,
En faux vociférant de lames,
Rien qu’une lie d’infâmes
Fous et de mesquins
Croyant pouvoir éteindre
Les tonitruantes flammes
D’un peuple qui parvint à étreindre,
Sans peur ni larmes, son destin !
Mais toi, Abou El Kacem,
Fils d’indomptables aigles Chebbi,
Ami des fières palmes,
Compagnon de rêves
Des merveilleuses gazelles ailées,
Tu sus,
En sublime auguste séraphin,
Dire le soleil des aigles qui luit,
Au creux ensanglantés des cris
Qui voulaient, à tout prix,
Abolir, pour toujours,
Tout joug, toute nuit !
Tu pus gravir, épris,
Les cimes lumineuses
Enceintes de merveilleux
Nouveaux matins
Explosant en majestueuses
Douces et furieuses
Mélodies, tes indomptables chants de vie
A jamais acclamés,
A jamais déclamés,
Par le destin !
© Mokhtar El Amraoui in "Nouveaux poèmes"





https://youtu.be/C8B5dVoRkxw


TON INEXTINGUIBLE FEU !


au MARTYR CHOKRI BELAÏD
lâchement assassiné, un 06 février 2013
Au large de tes lumières et mots-cris
Chokri
Il est un inextinguible feu
Qui écrit de ses veines cette insatiable soif
D’amour de justice de paix et de liberté
Essences sens sans lesquels la pseudo-vie
Serait la pire des morts
Tes poings radieux généreux portent ce feu
Qui se moque et se rit
De leurs ridicules obscures embuscades
De baudruches flétries
Pétries dans le mensonge et la veulerie
Y perdure l’enfer de leur éternelle agonie
Eux ces bas sbires des spires d’extinction
Qu’avalera le majestueux tumultueux torrent
Des ouragans de toutes ces houles fleuries
Chokri
De nouveaux horizons libérés
De leurs heures de malheurs meurtris
Ris Chokri ris ris-toi d’eux
A toi à l’amour à la lumière une éternelle vie
A eux même pas la mort ça serait lui faire tort
Mais plutôt les brûlantes lancinantes fosses de l’oubli !
Nul n’est éternel mais rares sont ceux
Qui comme toi toujours debout
Ont des ailes pour s’élever vers les cimes
Bien loin des fanges et putrides égouts !
© Mokhtar El Amraoui in « Nouveaux poèmes »





https://youtu.be/2PS6295fEwE

NELSON MADIBA MANDELA

 C'était le 11 février 1990 que Nelson Mandela retrouvait la liberté après 27 ans de détention

Nelson Madiba Mandela
Quand le chant retrouva son oiseau,
L’espoir, récitant ses couleurs,
S’éleva, juste,
Sur son sommet de lumière !
Nelson Madiba Mandela,
Tu offris les bras de tes nuits,
Tes longs jours de silence
Criant de vie
Contre les murs de la haine,
Contre l’enfer du mensonge et de l’oubli !
Tes mots reprirent le cours de leurs cieux
Pour s’envoler en pas sûrs,
En chemins pour tous les yeux
Assoiffés de bonheur possible.
Tu vainquis l’arme des séparations.
Elle fondit, au feu de l’amour,
Sous les chaudes larmes
Des retrouvailles, en mains éclairées
Des rires multicolores de chansons
Pour tous les enfants,
Dans les jardins fleuris de nouveaux horizons !
© Mokhtar El Amraoui in " Le souffle des ressacs"




https://youtu.be/ghVDSSsbTUo


MER-MÈRE


Ecumes, lait de mer
Mer-Mère!
Qu'elle allaite nos rêves et nos voyages!
Qu'elle nous prenne,
Poissons ailés de nos souvenirs,
De nos belles errances,
De nos transes confondues,
Dans les tourbillons de nos danses,
Sur la fièvre des vagues qui nous enfantent,
Dans nos migrations.
Qu'elle nous apprenne à nous raconter,
A nous rencontrer,
A nous prendre,
A nous surprendre,
A nous suspendre
Dans les profondeurs de nos rêves
Qui nous disent toutes ces houles
Qui nous bercent
Et toutes ces îles qui nous dansent
Jusqu'aux rivages des étoiles lactées
Qui s'allument d'un feu premier nourricier.
Qu'il enflamme nos âmes
En lames d'espérances!
© Mokhtar El Amraoui in " Le souffle des ressacs"
Tableau de William Turner





CHANT POUR UN NOUVEL ENVOL

contre les injustifiables crimes obscurantistes

Courir dans le rire baume
De nouveaux grains
Dans les étoiles faites bougies
D’un dôme céleste qui reluit !
Accueillir encore
Bien que nuit
La frondaison des mains
Qui sculptent toujours
Malgré ses assassins
Le beau visage entêté
D’une aube heureuse
De radieux chemins !
Elle revient
En houles d’oiseaux de vie
Servir la table des attentes
Pour un nouvel envol
D’ailes chantantes
Bannissant crocs de haine
Et sanglantes épées
En tapis longtemps rêvés
Aux couleurs de bonheur et de paix
Dans les longues heures arides
Au fond d’un miroir à rides
Qui pourtant refleurit et renaît
En d’infinis cœurs assoiffés
D’une belle eau ivre avide
D’amour et de liberté !
© Mokhtar El Amraoui in « Nouveaux poèmes »
Illustration du Net