jeudi 8 septembre 2022

ÉCHOS DES JOURS


Murs portes et fenêtres
Se font écrans de souvenirs
Quand tu les caresses
Presses du regard assoiffé
De tes impatientes questions
Ils coulent roucoulent d’ombres
Portant l’écrin de tant de jeux
Aux yeux de rencontres
Luisant de feux d’aimer
D’amertumes de séparations
Et joies de retrouvailles
Tu revois danser les jours
Dans le tintamarre des défis
Bravant inconscients l’impossible
En d’interminables rêves et soliloques
A pied volants à vélo ou sur balançoire
Va-et-vient des roues des jours
Pentes d’euphories
Blessures de chutes
Soignées par les merveilleux contes
Des lunes et soleils
Berceuses de si tendres mains
Puis encore pleurs et rires
Partir revenir rebondir
Telles sont nos pages de vie
Entre souvenirs et oublis
© Mokhtar El Amraoui in "Nouveaux poèmes"
Mon dessin





dimanche 4 septembre 2022

PAYSAGE


Putride fiente de pigeons-corbeaux
Comme des mots de radio
Comme des chansons matinales soporifiques
Glaire d’espoir au temps des glaives atomiques
Lymphe carbonique d’appels phtisiques
Partouzes de nymphes et de restes d’éphèbes assassins
Flétris bourrés de protéines vaches !
Les os calcinés des nuages vomissent les rayons carnivores
Des rendez-vous rapiécés dans les labos de survie
De systoles diastoles plates des poubelles saturées
D’azurs glacés dans les barbelés des mensonges planifiés !
©Mokhtar El Amraoui in " Nouveaux poèmes"
Gravure de Hans Hartung
Musique de Steve Reich








mardi 30 août 2022

COULEURS


Un jour,

Un papillon s’est pris les ailes

Entre mes deux hémisphères.

Alors, chaque nuit,

Je rêve en couleurs,

Volant de fleur en fleur,

Te cherchant, plein d’impatience, mon coeur.

Puis je t’ai vue,

Seule, près du rocher bleu,

M’ouvrant tes pétales, riant de rosée,

M’invitant à m’y reposer.

Mais le matin,

A mon réveil,

Les ailes avaient déjà séché.

 

© Mokhtar El Amraoui in "Arpèges sur les ailes de mes ans"

Mon dessin 




mardi 23 août 2022

LES RADEAUX BLEUS


Il est des heures, Il est des cris,
Il est des jours, Il est des nuits
Où le sang revient à ses rêves de mer,
A ses sèves célestes enfouies,
Pour nous offrir des parchemins
Qui redonnent leurs couleurs
A nos baisers, à nos cœurs, à nos mains
Et, à nos caresses, leurs fruits
De pinceaux en fleurs,
En échos d’appels à nos amours bleuies,
En rouleaux d’immenses cieux
Tantôt joyeux, tantôt meurtris,
Tantôt radieux, tantôt gris
Où se retrouvent les pleurs
Et les rires de nos yeux,
Entre enfer et paradis,
Entre agonie et tableaux bleus,
Radeaux de survie !
Il est des heures, Il est des cris,
Il est des jours, il est des nuits
Où le sang revient à ses rêves de mer,
A ses sèves terrestres enfouies,
Où les couleurs, pour le grand bleu,
De mille feux, rechantent la vie !
©Mokhtar El Amraoui in « Le souffle des ressacs »
Mon dessin




mardi 16 août 2022

TES YEUX DE ROSE


 
Je t’ai sculptée comme un matin de silex,
Dans les paumes sans étoiles de mes nuits !
Je t’ai clamée comme un doux chant fleuri
Offert si beau à la joie de nos oiseaux
Qui reviennent nicher, là-haut en choeur,
Au creux de nos coeurs
Pour rechanter l’heure
Heureuse de leur premier envol.
Je m’immolerai au feu de leurs rêves,
Aux cieux de leurs plumages éblouis
Par les rayons de tes lunes endormies,
Pour te danser ton éclosion de reine
Ivre du miel de tes timides silences
Aux yeux de roses qui embaument
D’azurs et de fièvres aux chemins étourdis !
©Mokhtar El Amraoui in « Le souffle des ressacs »

Tableau de Peter Mitchev



mercredi 10 août 2022

Parfums des rencontres


La mer pleure ses perles
pour que tu les retrouves
Le paon d'eau de ton désert
t'invite à édifier le pont de ta soif
pour parler rose
au ciel des luisantes crevasses
Et diaphane ton corps refleurit
Dans sa faim il t'écrit l'oiseau
des migrantes fleurs
aux parfums des rencontres
© Mokhtar El Amraoui in « Dans le tumulte du labyrinthe »



lundi 8 août 2022

JOUE DE LUNE

 À toutes nos chères mères

La lune tend sa joue
aux caresses de l’enfant
Elle lui offre ses jasmins de mer
Elle protège de son chant
ses rêves d’ascension
et lui construit
tout tendrement
en le berçant
en lui souriant
en le couvant couvrant de ses rayons
de luisants escaliers au firmament
pour aller embrasser
encore une fois
sa si chaude maman
partie un matin froid
avec ses merveilleux
il était une fois
qui lui ouvraient
pour l’endormir
les portes de tant d’évasions
de rencontres
d’éclosions et de chansons
©Mokhtar El Amraoui
in « Chante, aube, que dansent tes plumes ! »