dimanche 21 mars 2021

L’HYMNE AU POÈME

Le 21 mars 2021 Journée mondiale de la poésie

L’HYMNE AU POÈME
Poème !
Soleil de mots et de voix
Constellation des rives
Vibrant du sang des mémoires offertes au silex
Aux pointes des marches des gestations cosmiques
Tu es l’insaisissable qui saisit les tourments
Tous les pas de la tourmente écrite
En questions en leur explosant silence
Poème boum !
Houle de stigmates et baume aussi
Qui sait panser les blessures des épines
Poème bohème de troubadours persécutés
Pourchassés de leurs nids célestes
De leurs arbres de rêves-trêve
Qui crèvent
Sous l’arbitraire verglas des tyrannies putrides

Poème !
Tu réinventes le chant du sang
Tu sais faire des larmes des étoiles
Et des étoiles des choeurs de coeurs
Aux champs ascendants
Où ne cesse de renaitre l'amour
En ses chaudes matrices semées
Des multicolores splendeurs
Des pages de l’azur et de ses mers
Aux vagues des bras
En leurs infinies pérégrinations
De pertes et retrouvailles
Tu es la vallée des grandes attentes
Source des cieux d'ombres calcinées
Nubiles rêves des délaissés
Contes aux chemins de brouillard
Avec tes cierges, poème,
Tu rallumes les essences des chairs mortes
De tant de chaînes
En leurs tracés de désirs rebelles d’oiseaux libres
Tu es l’ouragan quand on te fusille !
Oliviers de Palestine aux racines stellaires !
Chaudes grenades d’Andalousie
Aux incandescences volcaniques !
Aigles des cimes de Tunisie !
Indomptables rebelles d’Algérie !
Et tous ces fiers poings dressés
De lumière d’Irak et de Syrie
Psalmodiant les étreintes de feu
Abou El Kacem Chebbi
Mahmoud Derouiche
Federico Garcia Lorca

Poème !
Tu es leur rire éternel
Contre la gueule horrible du bourreau
Lumière chevauchant son pégase
Au souffle de danse
Tes pas dessinent la cartographie des retours
Vers les fusions tonitruantes
D'amour roulis roses n'ayant de point
Que ceux des mains pointées
Vers le magma des chants
Poings décrétant l'aube
S'ouvrant sur les graines
Aux ailes des nouveaux-nés
Arc- en -ciel des paumes
Où gît en alerte
La trame des chemins
D’où surgit le rêve en parchemins de vers
Haletant de vie
Comme cette inépuisable mer des voyages
Suspendue aux lèvres des mots
Contre les maux des livres tues
Qui s’entêtent à dire à parler à crier
A se lever se relever !
Face aux bâillons les maillons de vie et d’amour
Contre l’oubli là où l’espoir nécessaire luit !
Poème, je t’aime !

©Mokhtar El Amraoui in «Nouveaux poèmes»







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