samedi 24 avril 2021

EXIL

 Les Palestinien(ne)s retourneront,bientôt, en Palestine, leur chère terre!

Dans tes yeux,
Mon enfant,
J’ai lu l’exil.
Toi, qui es né
Loin du pays,
Tes cheveux ont la couleur de l’olive
A laquelle nous n’avons plus
Le droit de toucher.
Dans l’éclat de tes dents serrées,
Mon enfant,
Je regarde
Des milliers d’étoiles calcinées,
Nos terres volées,
Nos maisons bombardées,
Des bouquets de poings
Tombant sous les orangers.
Dans le mercure de tes larmes,
Mon enfant,
J’ai lu l’exil,
L’exil d’un peuple.
© Mokhtar El Amraoui in "Arpèges sur les ailes de mes ans"

Illustration du Net



vendredi 23 avril 2021

LE LIVRE

 Aujourd'hui, 23 avril 2021, c'est la journée mondiale du LIVRE et du droit d'auteur. Bonne fête à toutes et à tous!

LE LIVRE
Qu'il soit celui des morts
Ou celui des vivants,
Le livre t'ouvre ses immenses ailes au firmament !
Il t'invite au voyage,
De port en port,
De page en plage,
De plage en page,
De ville en village,
De visages en paysages
Et ne te laisse jamais livré à ton triste sort !
Il a tellement de secrets à te confier, avant ta mort,
Qu'il te rendra, pour l'accepter, bien plus fort !
C'est dans l'océan de ses mots
Qu'il te convie à renouveler ta peau,
A surmonter tes peines et tes maux,
A alléger tous tes fardeaux !
Dense, le livre te fait frémir,
Danser, pleurer et rire.
De l'Homme, il te révèle le meilleur, tout comme le pire,
Ce qui l'égaie et ce qui le fait souffrir !
Si tu veux, tout cela, découvrir,
Je te conseille, ami(e), de lire !
© Mokhtar El Amraoui in « Le souffle des ressacs»
Illustration du Net









mercredi 21 avril 2021

LES CRIS DE LA TERRE

 

Bonne fête à notre chère TERRE-MÈRE, en sa journée mondiale du 22 avril 2021 ! 
Aimons-la! Respectons-la! Protégeons-la, en tolérant sa magique et belle diversité!


Empoisonnée, ensanglantée, minée,

Emprisonnée, calcinée, meurtrie,

Tu implores, Terre, en criant

De toutes tes racines- veines,

De tous tes fleuves et rivières,

L’Homme-l’ingrat,

D’arrêter tous ses crimes,

De te laisser continuer

Les chants de tes épopées

Portés par tes échos,

Entre monts et vallées,

Entre labours et cimes,

Entre grottes et forêts !

Pourtant, tu lui offres encore

Ton eau qu’il assassine,

Tes arbres qu’il élimine !

Pourtant, tu coules encore

Roucoules, ton corps asphyxié,

En tes chemins de fleurs,

En tes rires de mer, en tes aires,

En tes champs, en tes déserts, rêveuses dunes !

Pourtant, ses impitoyables gaz brûlent encore tes pleurs !

L’ingrat rend de ses dards d’acier et de haine

Ton voyage d’amour impossible !

Terre ravagée, tu es son lâche trophée, sa cible !

Il ne sait que te violer, t’estropier, te polluer,

Bourreau aux bras pestilentiels,

Aux flammes de fiel !

Pourtant, tu lui offres encore

Ton sang, tes fruits, ton miel,

Tout l’argent, tout l’or de ton généreux ciel !

 

© Mokhtar El Amraoui in "Nouveaux poèmes"




https://youtu.be/4VnmU0qA0V8





mardi 20 avril 2021

SENTEUR DE COURBE



Juste un doigt sur la buée

Pour faire courir un arbre.

Une courbe est toujours

Une senteur à venir

Un saut élastique d’azur

Dépliant son accordéon de fleurs

Et le frémissement d’un appel

Qui te prend dans son sein mielleux !

 

© Mokhtar El Amraoui in «Le souffle des ressacs »

Mon dessin




 

dimanche 18 avril 2021

Lévitation


En apesanteur
ton ombre me chante
l’ivresse bleue des étoiles
et les caresses déchaînées
d’une nuit sans phare
Brillance d’âme
que ta peau lunaire
sans fard !
Tous ces chemins
qu’ouvrent tes doigts
tanguent azurs de rencontre
en feu de fusion
Toutes ces flammes
fleurs de rires
effusions
jardin en lévitation !
© Mokhtar El Amraoui
in «Dans le tumulte du labyrinthe»

Illustration du Net







vendredi 16 avril 2021

TAPIS DE NUITS


J’ai vu les mers t’habiller
des cieux de leurs chevaux
De leurs fruits les arbres
chantent tes parfums
tes couleurs et saveurs
Ils t’offrent les tapis
de leurs nuits d’attentes
et le rire de leurs éclosions
©Mokhtar El Amraoui in "Chante, aube, que dansent tes plumes!"
Tableau d'Adel Megdiche




mardi 13 avril 2021

TOLLÉ ET ERRANCE


La girafe au court cou tout zébré
Etait des deux troupeaux rejetée
De haut de bas impitoyablement moquée
Par les regards remplis de haine méprisée
Eau herbe et feuilles lui étaient refusées

Quand elle tentait de se rapprocher
De l’une des deux communautés fermées
Rudes coups de tête et ruades lui répondaient
L’accablant de lourde culpabilité
Aucune d’elles de honte ne tolérait
La malheureuse qui se mourait
De faim de chagrin et d’inanité

Seul un vieux singeâne exilé
Banni dans une caverne caché
Venait discrètement la consoler
Lui apportant à boire et à manger
La sauvant d’une mort assurée

Chères lectrices chers lecteurs éclairés
J'espère que vous tolérerez et protégerez
Les singeânes aux longs cous zébrés
Qui sur terre ne cessent de se multiplier

© Mokhtar El Amraoui , le 13 avril 2021