Bizerte, ma belle
Aux
tresses d’algues, de corail et de nacre !
Bizerte, ma rebelle,
Tes poissons volants
Tracent de leurs rires d’argent
Les arabesques de tes parchemins scintillants
De tant de gloires d’hier et du présent !
Tu es l’envergure généreuse,
Quand tu offres le tapis doré de tes sables
Que chantent toujours toutes les fables !
Bizerte, ma belle rebelle,
Ma sirène de toutes les heures !
Dignement, tu as combattu tes usurpateurs,
Pour préserver loyalement ton honneur.
Mais ce n’est jamais avec haine
Que tu t’es libérée de tes chaînes !
Je t’aime, dans tes jours,
Je t’aime, dans tes nuits,
Moi, le naufragé épris
De tes splendeurs infinies,
A qui tu offres toutes ces si belles années de ma vie !
Tu ne m’abandonnes jamais !
Au plus haut des tonnantes ténèbres,
Tu m’allumes tes étoiles,
Et m’offres les rêveries bleues de tes voiles !
Tu me caresses de tes palmiers altiers
Et me recueilles dans les chauds berceaux de tes barques !
Tu m’habilles de tes murs millénaires dansant
De tant de parfums d’amour et de rires au firmament !
Ta sublime Touta, séraphique mûrier, ton grain de beauté stellaire,
Me rafraîchit par les contes de tant de grand-mères !
Tu m’emportes, dans la symphonie de tes vagues !
Et ta brise, que je reconnaîtrais d’entre mille,
Porte les couleurs, les senteurs,
La colère et le pardon de tes ondes
De malouf ailées !
J’ai tant plané dans les cieux de tes ans de gloire !
Tu n’as jamais daigné maudire
Tous ceux, jaloux, qui ont cru t’assujettir !
Tu as toujours préféré, par ta résistance, en rire !