vendredi 29 juillet 2022

Chants de lumières



L’eau chante ses lumières
sur tes bras tendus en arbres
et les fleurs dans tes yeux
dansent tous leurs cieux d’ange
de printanières symphonies

©Mokhtar El Amraoui
in « Chante, aube, que dansent tes plumes! »

Mon dessin




jeudi 21 juillet 2022

Le concert des tourbillons

 

Nos notes s’effilochent
dans le concert des tourbillons
Les roches polissent de leur lumière
les rêves des nuages
Et les rires de nos ombres
courent vers le soleil
comme d’ultimes horizons
© Mokhtar El Amraoui
in « Chante, aube, que dansent tes plumes ! »
Mon dessin




mardi 12 juillet 2022

IVRES PROMESSES

 

Aux mille parfums stellaires
une chaude lune
chaussée de rêves en dunes
et des chemins aux pas enlacés
d’ivres promesses
d’où les fleurs s’éveillent
aux confidences des caresses
©Mokhtar El Amraoui in « Dans le tumulte du labyrinthe »
Illustration du Net



dimanche 10 juillet 2022

BÊLE BEL AMI BÊLE


Poème pour un mouton et un enfant

En soulevant la peau de mouton
Le boucher trouva un enfant endormi
Qui surpris effrayé sursauta
Se mettant à bêler à tout rompre
Criant que c’était bel et bien lui
Le mouton à sacrifier

Il ne cessait de crier ni de bêler
Les reproches de son père
Les caresses de sa mère
Le couteau du boucher
Et sa poigne de fer
Ne purent le calmer
Ni le faire taire

Il remplissait sa bouche de paille
La mâchait la remâchait puis la crachait
S’étouffant à plusieurs reprises
Bêêêêêêê bêêêêêêê bêêêêêêê
Bêêêêêêê bêêêêêêê bêêêêêêê
Répétait-il entêté déterminé
Sautillant tournoyant à quatre pattes
Rien n’y fit le petit garçon bêlait de plus belle

Toute la famille de la terrasse
Vit le vrai mouton décoré de rubans
Courir de toute sa laine
A perdre haleine

Le fugitif bêlait de toutes ses larmes
N’ayant que son amour et sa peine
Pour soutenir son adorable fidèle ami
Le si cher enfant grâce auquel il s’était enfui
Qui refusait de le voir fini
Entre pets rots rôti apéro et méchoui
Comme son cousin de l’an précédent
Qu’il n’avait pu hélas sauver à temps

© Mokhtar El Amraoui le 08 juillet 2022



vendredi 1 juillet 2022

Souvenirs allumés

 

Au feu des feuilles
le temps te poursuit
telle une ombre rêvée
peut-être encore la tienne
Tournoyante ivresse
de rires de sourires et d’appels
comme devant une terre fraîchement labourée
qui offre ses écarts aux promesses des graines
sous un ciel de souvenirs allumés
©Mokhtar El Amraoui
in "Chante, aube, que dansent tes plumes!"
Mon dessin






lundi 27 juin 2022

MIROIRS INFINIS


De chauds rêves frétillent encore
dans le feu de nos doigts
Un reste de lune
Un ressac de caresses
s’élèvent jusqu'aux étoiles
Elles s’étirent
dans leurs jasmins de lumière
Et la barque de nos deux corps
glisse sur l’eau complice
d’un rire aux miroirs infinis
© Mokhtar El Amraoui
in "Chante, aube, que dansent tes plumes!" 2019
Illustration du Net









mardi 21 juin 2022

BONNE FÊTE DE LA MUSIQUE À TOUTES ET À TOUS ! LE CHANT DE MON OUD



 BONNE FÊTE DE LA MUSIQUE À TOUTES ET À TOUS !

LE CHANT DE MON OUD
Sauras-tu écouter,
Sur le fil tendu éperdu des heures,
Mon oud fêlé, qui pour toi,
S’habille de mille feux d’oiseaux d’oueds ?
Je te viens, de bien loin, te dire, de mon levant
En courbes, le sang fatigué,
Pourtant, tant enchanté de mon attente,
De mon inextinguible soif
Qui boit à la Seine de tes courbes assoiffées
Et aux galbes dressés de tes seins parfumés
Par tant de désir retenu, détenu
Qui veut exploser et tuer ces inutiles morts lentes !
Pourquoi ne suis-tu pas les pas de nos pas qui nous dansent ?
Ecoute, donc, tout ce bois, toutes ces cordes,
Qui en nous, qui par nous, qui pour nous
Se font chair,
Se font voix,
De nos chairs,
De nos voix,
Voix de nos chairs,
Chairs de nos voix
Et renaissent à leur quintessence,
Sans peines ni souffrances,
De fontaine t’attendant, en stances
Se tendant, s’étendant
En oud, en ses pleurs fous d’incompris, en ses fleurs
S’offrant aux feux de tes lèvres,
A la chaude rosée printanière de tes seins qui ont soif,
Roucoulant à quatre mains tous ces jasmins en éclairs
Si lactés convolant en justes notes égarées
Puis retrouvées en fugues mineures, en fugues majeures égayées
Loin de toute frayeur, reniant les blêmes torpeurs,
En volutes fulminant de cris d’aimer tapageurs
De gémir, de soupirs, de complaintes et de bonheur
Dits dans nos couleurs d’après silences et douleurs,
En fusions enivrées de danseurs !
Ecoute-le, mon oud, prendre en ailes
Tes furtifs sourires d’apeurée
Pour les faire planer
Sur les plus hautes cimes des extases éclatées !
Ris-toi, mais ris-toi, donc, de ces cendres
Qui veulent étouffer les chaudes braises
De ton corps qui brûle dans cette geôle
Qui assassine ta liberté et ses radieux envols !
Ecoute-le, mon oud, mon cœur,
Te chanter en odes, toi qui l’as charmé :
« Ceins tes seins des lauriers de tes trophées
Qui méritent leur chemin de volupté,
Pour laisser fleurir, à jamais, l’or
De ce splendide bonheur,
Le sublime droit d’aimer ! »
© Mokhtar El Amraoui in "Le souffle des ressacs"
Le tableau est de South Hall Joseph Edward