lundi 18 avril 2022

AILES DE FANTÔMES


Comment encore la dire, elle,

L’absente  lettre

Où dansent les lèvres

Des mots suspendus

A tes yeux sonores ?

Ils culbutent ma transe.

 

Un silex, oui, de déroute,

C’est-à-dire de retrouvailles !

Je n’attendais de toi

Que cette main tendue

Regardée en nos éveils !

Ton hier, quand tu étais vêtue d’étoiles vertes.

Tes yeux me rêvaient, dans mon silence,

Comme des feuilles de citronnier

L’or d’un ciel visage

Te disant sur le rivage d’autres quais.

Cri de précipices !

 

Tu rends hommage à l’hirondelle

Qui t’a poinçonnée,  le sein en masques d’adieux.

 

Prendre juste un mot

Puis descendre, avec, dans le puits

De chaque lettre et venir

A l’ombre de ses fugues, tes fulgurances !

 

 

Les sourires de ton regard,

Quand tu m’aimes, mort bleue !

Comme le rire de cette  impossibilité,

Note distance calculée en caresses

Chaussée de souvenirs

Et ailes de fantômes !

 

 

©Mokhtar El Amraoui in « Le souffle des ressacs »


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Zone contenant les pièces jointes

Zone contenant les pièces jointes

dimanche 17 avril 2022

MON JARDIN

Mon jardin mon sublime jardin

Tu es le royaume de subtils parfums

Je te soignerai toute ma vie de mes mains

Tu m’offres tulipes   roses lilas jasmins

Et tant d’autres enivrantes fleurs

Essuyant de leurs dansants pétales mes pleurs

Me faisant oublier magiquement mes douleurs

Te butinent en vibrants chantonnants chœurs

Egayant généreux  tendrement mon triste coeur

Tant d’oiseaux  de papillons d’abeilles

Toutes les lunes et  les étoiles du ciel

Des bras de tes arbres altiers se lèvent

Les naissants soleils vermeils

Rassasiés des élixirs de tes sèves   

Eblouis par toutes tes merveilles

Ragaillardis de tes  sucs et miels

Se lovent ébahis dans tes lumineuses frondaisons

Mon cher jardin tu es si beau en toutes saisons

Bien loin des bas  leurres haines et sordides  fiels


© Mokhtar El Amraoui  Le 05 avril 2022 

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mardi 12 avril 2022

LES MAINS DES TRAMES


Les mots en leur souffle disent
toutes les mains des trames
Quand l’arbre fleurit
sable et soleil rient
à fendre
à prendre
aux portes des danses
les portées des hanches
aux ruelles d’aubes et d’épis
L’ampleur des cris épris
fait scintiller
les naissantes plumes
offertes en transes
aux encriers des cieux
Et l’air alors se libère
pour rechanter nos pas
et leurs rêves de braises
© Mokhtar El Amraoui
in « Chante, aube, que dansent tes plumes!
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jeudi 7 avril 2022

PASTORALE


Aux piaillements des premières lueurs,
Une seule phrase s’entortille,
Autour du bâton pèlerin,
Pour s’emparer de sa peau de sable,
Berger colmaté de rubans de ciel.
Quand il égrène le souffle des étoiles qui roucoulent,
L’oeil se donne aux nuits du monde,
Jusqu’au bonheur d’une larme qui sourit,
Qui fleurit au bout d’un sein tendu
Vers la gloire de la sève
D’une bouche nourrie aux questions.

© Mokhtar El Amraoui in "Arpèges sur les ailes de mes ans"




mercredi 23 mars 2022

IL PLEUT, MON SOLEIL !

Ecoute cette pluie ! Regarde-la, elle luit !

Elle nous invite à y peindre un soleil

Gros d’amour comme nos deux cœurs

Qui s’éveillent, tonnants labours d’eau, de sueur,

En sillons de mots, en caresses de lueurs,

Pour qu’éclosent de joies toutes nos fleurs !

 

Sur leurs rires argentés mouillés sans pleurs,

De tous leurs traits de rideaux d’eaux,

Crissent, en frémissantes feuilles et peaux,

Les fièvres ivres de nos douces fureurs !

 

Elles nous tombent dessus, trombes de joueurs,

Pour nous parfumer, loin de toute douleur,

Pour nous arroser, pour nous enlever, en chœur,

Vers les promesses de leurs fluviales hauteurs !

 

Ecoute-la, cette pluie ! Regarde-la, elle luit,

Pour assoiffer d’amour le soleil de nos deux cœurs !

 

©  Mokhtar El Amraoui in « Le souffle des ressacs»

 

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lundi 7 mars 2022

MERCI, FEMMES !

 MERCI, FEMMES !

Bonne fête à toutes les femmes!
Femmes
Des fibres de vos nerfs et insomnies
Vous offrez vos généreux douillets nids
Vous abritez la vie en naissance en croissance
De votre incessant labeur de vos souffrances
Bien plus que moitié tue tuée de l’univers
Vous êtes son âme oui Femmes son essence
Soyez-en fières nobles altières
Que d’horribles ingrats veulent sous terre
Faire taire dans l’obscure silencieuse misère
Vous avez refusé basses supplications
Prières enchaînées et soumissions
Vous êtes les tonitruantes matrices
De toutes les révolutions
Leurs vaillantes génitrices
Un seul non de vous
Vous qui allaitiez les ailes
Des premiers noms
Debout partout arrêterait tout
Joies chemins de jolies voix et fêtes
Tout deviendrait, Femmes, en l’âme,
Pour tout être, sèche défaite
De ses rêves, envols et quêtes
Un seul oui de vous fait renaître la vie
S’envolent angoisses et soucis
Un oui refusant tout esclavage et mépris
Femmes
Vous êtes rassurantes consolantes
Douces et fraîches ombres de confidentes
Dans l’enfer de leurs nuits sombres
Lumière pour les routes ardues des désemparés
Les protégeant de vos stellaires caresses
Offrant de vos profondeurs sans nombre
Le lait de votre sang jusqu’à liesse
Merci, Femmes
Vous qui vous adonnez
Sans compter au bonheur de l’humanité
Merci vous qui jamais n’abandonnez
Votre noble combat pour la liberté et la dignité
Merci, merci, merci, Femmes
Donneuses d’amour de vie et de paix
© Mokhtar El Amraoui in "Nouveaux poèmes"

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lundi 28 février 2022

LA PAIX! LA PAIX! LA PAIX!

 

C'est de nouveau l'horrible nuit
Une si longue lourde nuit d’obus
Eteignant de ses feux crachés
Une eau réveillée à peine bue
Ce matin de nouveau le lait explose
En lèvres seins et pain ensanglantés
De rues cratères de crues engloutissant
Rêves et chairs de si chers ensevelis
Ecrasés tus tués comme tous ces chants
De printemps qu'on croyait enfin revenu
Après tant de soifs de faims de venins
Et d’interminables épines de chemins
Ce matin hélas c’est de nouveau l’affreuse nuit
Mais ce matin j’entends aussi gronder
De toutes leurs lumières entêtées
Les étoiles nécessaires possibles de la paix
Répétant de toutes ses ailes en larmes déployées
Contre toutes les armes qu’elle est pour l’humanité
La seule vraie victoire l’unique gloire
Et que la guerre avec ses mouroirs
N’apporte que trophées illusoires
Ce matin je les entends je les vois avancer
Les cœurs en radieuses ouvertes paumes
Ecarter la folle nuit et ses complaintes affolées
De leurs si doux doigts en fleurs allumées
Offrir en chœurs comme seul salvateur baume
Le si beau chant de la paix ! la paix ! la paix !
© Mokhtar El Amraoui le 28/02/2022
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