samedi 27 novembre 2021

Feux de courbes

Personne ne sait
comment elle joue
sur les feuilles des arbres
cette musique
qui fait frissonner
terres mers et cieux
Personne ne sait
comment elle se fait arbre
pour dormir
dans le rêve des étoiles
et le rire de la lune
Personne ne sait
comment elle chante
aux fleurs fatiguées
tous leurs matins de fruits
pour consoler leurs larmes
et essuyer leurs soucis
Personne ne sait
comment elle offre
tous ses feux de courbes
pour éteindre la tristesse
dans mon cœur
en l’étreignant
des caresses de ses doigts
me faisant retrouver
les branches de ma voix
©Mokhtar El Amraoui
in "Dans le tumulte du labyrinthe"
Mon dessin






mardi 23 novembre 2021

Songes et chemins


Blanches et noires heures des rives
aux cadences des retours
en leurs ivres dérives
La sueur des morts est rosée
quand la lune sonne
les reptations florales des fusions
Tout se reforme
se referme
en muscles silencieux pour l’arc
Il s’étire et recommence
à lancer ses étoiles
Il faudra être alors au rendez-vous
Pour se retrouver
pour avoir son lot de sable
de boue de glaise de songes
pour recoudre un ballot
et y mettre les chemins de ses rêves!
© Mokhtar El Amraoui
in «Chante, aube, que dansent tes plumes ! »
Mon dessin




mardi 9 novembre 2021

LES LUMIÈRES ENSANGLANTÉES DE LA PLUME en solidarité avec l'enseignant lâchement agressé hier

 

La plume ensanglantée
Continuera de crier ses lumières
Pour libérer les corps et les âmes
Du joug des chaînes et de l’obscurité
Les sillons des vérités
Qu’elle ne cesse de creuser
Depuis des siècles à l’école
Feront toujours fleurir
De nouvelles questions
Pour éclairer les chemins d’envol
D’infini savoir de tolérance
D’amour de liberté et d’espérance
Contre la soumission et l’ignorance
Ni bourreaux ni glaives
Ne pourront éteindre
De la plume la noble sève
Que portent avec abnégation et passion
Les enseignants sans trêve
L’ offrant à leurs chers enfants
Les apprenants pleins de beaux rêves
En bouquets de connaissances
Telles d’inextinguibles flammes
Hissant jusqu’aux cimes
Contre les injustices et les crimes
Leurs esprits et âmes
Eloignant d’eux les sceaux
Sans science ni conscience
Des ignobles infâmes sots
Et leur fatale déchéance
© Mokhtar El Amraoui
in "Nouveaux poèmes" Le 9/11/2021
Illustration du Net




samedi 6 novembre 2021

Un généreux bonhomme de neige


Il renaît de sa fonte
Le bonhomme de neige
Il revient tout brûlant
De rêves et d'étincelants désirs
En flocons de rires et sourires
Il offre sans nul soupir
Sa carotte de nez
Au lapin qui a froid
Ses bras branches
Au refugié qui a peur
De voir ses rêves mourir gelés
Son bonnet au loup persécuté
Tremblant de toutes les ruines figées
De ses crocs croulant glacés
Bonhomme comme en manège
Il roule en rigolantes boules
Jusqu’à l’orphelin qui pleure
Pour qu’il assomme avec tout fier
L’affreux sec et froid désespoir
© Mokhtar El Amraoui
in « Nouveaux poèmes » Le 6/11/2021



jeudi 4 novembre 2021

FEU DE VIE

 

Poème bleu fenêtre,
Poème rouge fruit
Qui s'envole du rire argenté de la lune
Vers nos lèvres assoiffées d'étoiles
Et de glissantes caresses infinies,
Comme d'un bateau d'amour
Et de rêves d'où on ne cesse de s'appeler.
Poème attentes de jours et de nuits
Qui ouvrent le miroir ailé d'un cri,
Qui renaît feu d'amour,
Feu de toujours,
Feu de vie !
©Mokhtar El Amraoui in «Le souffle des ressacs»
Mon dessin




dimanche 24 octobre 2021

IL PLEUT, MON SOLEIL !


Ecoute cette pluie ! Regarde-la, elle luit !
Elle nous invite à y peindre un soleil
Gros d’amour comme nos deux cœurs
Qui s’éveillent, tonnants labours d’eau, de sueur,
En sillons de mots, en caresses de lueurs,
Pour qu’éclosent de joies toutes nos fleurs !
Sur leurs rires argentés mouillés sans pleurs,
De tous leurs traits de rideaux d’eaux,
Crissent, en frémissantes feuilles et peaux,
Les fièvres ivres de nos douces fureurs !
Elles nous tombent dessus, trombes de joueurs,
Pour nous parfumer, loin de toute douleur,
Pour nous arroser, pour nous enlever, en chœur,
Vers les promesses de leurs fluviales hauteurs !
Ecoute-la, cette pluie ! Regarde-la, elle luit,
Pour assoiffer d’amour le soleil de nos deux cœurs !
© Mokhtar El Amraoui in "Le souffle des ressacs"

Illustration du Net



mercredi 20 octobre 2021

CALLIGRAPHIE

 

Cils O fleurs de printemps jaunes
Enfant P du peintre aux V papillons sonores.
K foetus embaumé de vides râlant du brûlant vrai,
Cachots des nombrils.
Ventre I de la fièvre sans âges aux paumes frisées.
X ma connaissance en gestations dans les continents de l’amorphe.
Y son pas de prothèse scintillant sous les crachats du néon cravaté.
W ma perte dans le voyage de ton sein de boue rose,
Estampes des délires tintants.
A retour à la racine effritée, pollen sans mâts.
Je t’aime H humaine, en mesures dévoilées, transgressions
D’absurdes interdits !
Interdite ma soif dans les temples de leurs censures hygiénistes !
Interdite, ma lucidité aux yeux de marguerite !
F clés bleues des inaudibles fusions avec notre histoire future.
M appels des miroirs qui m’aspirent
dans la dimension de ton absence.
O pétale mon oreille qui fond dans la majorité de ce do mineur
Cognant contre les parois tenaces de mon essence de carbone.
V fièvre du phare grelottant sous les chaînes d’étoiles.
T cette fuite tenace de la couleur entêtée,
Suicide du peintre dans son rouge qui ne noircissait pas !
F bardes échevelés aveugles et barbus
Qui tentent vainement mais rageusement de la recréer,
La couleur sonore, aux vertigineuses saisons,
A ces preux qui donnent leurs vies aux roulis du temps,
A ces fous aux mèches absentes broyés
Sous la marche implacable du vent,
A ces feux vénérés dans les temples de l’inachevé !
Inachevée cette toile vile vide et froide,
Sous les rayons implacables du soleil
Et cette symphonie toujours dépassée
par le cricri du grillon !
Ha ! Ha ! la rage du pinceau
qui s’arrache les moustaches
De n’avoir pas su arracher les étoiles !
Ha ! Ha ! ce peintre saoul qui prépare, à l’aube,
La palette du crépuscule !
AZ, ZA éternel retour à la gomme,
A la virginité immaculée de la feuille
Qui ne sent pas passer, sur sa peau,
le poids des lettres,
Le lourd souffle titubant des êtres !
© Mokhtar El Amraoui in « Arpèges sur les ailes de mes ans »